Hospices de Beaune : enchères de solidarité

 

Le monde du vin est un univers de passions, d'échanges et de partages des goûts et des saveurs, dans la convivialité. Il peut être également un monde de bienfaisance, ceux depuis longtemps. C'est le cas aux Hospices de Beaune, en Côte d'Or.

L'on connaît bien le bâtiment, de style gothique flamboyant, aux tuiles vernissées de Bourgogne. Mais connaissez vous son histoire ? Les hospices sont fondées au XVème siècle, par le chancelier des ducs de Bourgogne Nicolas Rolin (1376 – 1462), et son épouse, à la fin de la guerre de 100 ans. Le choix de la ville se fait sur deux axes : elle est un important lieu de passage entre le le nord de la France et Paris, les pays germaniques, et le sud de la France ; aucune congrégation religieuse n'était encore implantée dans la cité. Le but du couple était d'accueillir les pauvres malades (vieillards, infirmes, orphelins, malades, parturientes, indigents) dans une institution gratuite. Sa création date de janvier 1452. En 1459 Nicolas Rolin obtient la création de l'ordre des Sœurs Hospitalières de Beaune dont la règle associe vie monastique et soins aux pauvres et aux malades. Les Hospices de Beaune sont propriétaires d'un domaine viticole, grâce à des dons et des héritages de riches seigneurs bourguignons, depuis 1471. C'est la vente, aux enchères, des produits de ce vignoble, qui finance les hospices.

Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques, depuis 1862. Il ne sert plus d’hôpital, depuis les années 1960, et est devenu un musée. Par contre, le domaine existe toujours, et emploie près de 700 personnes. Les ventes financent, de nos jours, plusieurs structures, toujours à fonctions sociales :

  • Le centre hospitalier Philippe Le Bon de court séjour de Beaune, ouvert en 1971
  • Le Centre Nicolas Rolin de long et moyen séjour
  • Deux structures d'hébergement pour personnes âgées dépendantes : l'Hôtel-Dieu et la Charité

Historiquement, le vignoble est essentiellement établi autour de Beaune (Auxey-Duresses, Beaune, Meursault, Monthelie, Pommard, Pernand-Vergelesses, Puligny-Montrachet, Savigny-les-Beaune et Volnay), pour des facilité de cultures, lors de leurs création. Les hospices sont également propriétaires de clos, en Côtes-de-Nuits, et depuis 1994, de parcelles dans le maconnais, en Pouilly-Fuissé. Sur les 60 hectares détenus, 50 sont consacrés au pinot noir, le reste en chardonnay, avec des plants agés en moyenne de 34 ans. Le mode de culture cjoisi est une « culture raisonnée ». Les raisins, triés lors des vendanges manuelles, sont retriés sur tables, par une équipe de 25 personnes. Les rouges sont vinifié en cuves inox, les blancs, en fûts.

Les méthodes de ventes de la production ont évolués avec le temps. De ventes à l'amiable, sous l'ancien régime, la production était mise en vente par soumissions, à partir de la Révolution française, la récolte étant annoncée par voie d'affiches aux négociants de la région, avec dates limites pour effectuer les propositions d'achats. Les plus fortes emportaient l'enchère. Malgré tous, de nombreux stocks n'étaient pas vendus. Au milieu du XIXème siècle, Monsieur Joseph Petasse se chargea de ses ventes, lors d'un voyage en France, Allemagne, Belgique et Hollande, qui connu un grand succès. Le système de ventes aux enchères, tel que nous le connaissons de nous jours, s'est définitivement imposé en 1859.

Traditionnellement, depuis 1924, la vente est fixée au 3ème week-end de novembre.

Par Arnaud 25 (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Par Arnaud 25 (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Rédigé par Véronique Pagnier

Publié dans #Vins de France, #Evènements 2017, #agendas, #oenotourisme, #Patrimoine

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